Le diagnostic électricité un diagnostic immobilier obligatoire avant la vente mais aussi avant la location lorsque l’installation électrique d’un logement date de plus de 15 ans. Tout comme on aime déceler les petits défauts de son véhicule avant de le présenter au contrôle technique automobile, il est possible de remédier par avance aux détails que le diagnostiqueur immobilier pourra relever lors des diagnostics obligatoires d’un logement. Corriger par avance des défauts permet d’éviter les mentions désagréables sur le bilan de l’état de l’installation intérieure d’électricité voire la signalisation d’une installation électrique devenue dangereuse qui interdirait de souscrire un nouvel abonnement.
1 – Présence d’un appareil de coupure électrique générale
En général le compteur électrique du logement est situé à l’intérieur de celui-ci. Le compteur doit être muni d’un disjoncteur principal permettant d’une simple manœuvre de couper l’alimentation électrique de tout le logement. Tout compteur électrique posé correctement lors de la construction est normalement muni de ce disjoncteur général qui peut être à basculement ou à poussoirs, l’un vert et l’autre rouge.
Lorsque le compteur électrique permettant le relevé des consommations est situé à l’extérieur du logement, un disjoncteur général doit être placé à l’intérieur du logement (parfois du garage attenant) juste en aval du compteur sans distribution intermédiaire.
2 – Présence et fonctionnement du disjoncteur différentiel
Le disjoncteur différentiel est un petit appareil généralement fixé dans le tableau électrique général juste entre celui-ci et le compteur de distribution électrique. Le rôle du disjoncteur différentiel est de détecter toute fuite intempestive de courant vers la terre et de couper l’alimentation électrique dès que l’intensité de cette fuite atteint 500 milliampères ( 500 mA).
Pour mémoire, une personne qui s’électrise joue le rôle de conducteur entre la terre et la phase électrique, ce que le disjoncteur différentiel détecte comme une fuite intempestive t coupe automatiquement l’alimentation électrique avant que l’électrisation ne devienne sérieuse.
Sur ce disjoncteur différentiel (estampillé 500 mA) est placé un bouton de test qui permet de provoquer une fuite de courant à la terre. Dès lors que l’on actionne le bouton de test, le disjoncteur différentiel doit couper l’alimentation électrique et requiert ensuite d’être réenclenché manuellement. Le diagnostiqueur immobilier réalisant le diagnostic électricité devra tester le bon fonctionnement du test.
3 – Les disjoncteurs de protection électrique
Il doit y avoir un disjoncteur de protection en cas de surintensité sur chacun des circuits principaux au départ du tableau électrique. En général, il y a un circuit au moins par pièce de l’habitation voire deux pour chaque partie du logement, un pour l’éclairage et l’autre pour les prises électriques.
Le rôle de ces disjoncteurs est de se déclencher en cas de surcharge du circuit lorsque l’on branche trop d’appareils sur un même faisceau afin d’éviter l’échauffement voire la fonte des fils électriques généralement noyés dans les parois ce qui est une cause fréquente d’incendie.
En général dans un appartement les disjoncteurs sont calibrés à 16 Ampères (16 A) ou 20 A hormis les plaques de cuisson (32 A) et les gros appareils de chauffage (de 25 A à 40 A).
4 – Les volumes de protection électrique des pièces humides
Il s’agit des distances à respecter autour des douches, lavabos, baignoires, éviers… dans lesquelles il ne doit pas y avoir de présence électrique afin d’éviter les risques d’électrisation.
On distingue 3 volumes depuis le volume 0 dans lequel aucun appareil ou branchement électrique ne peut exister (receveur de douche, baignoire, lavabo, évier) ; le volume 1 dans lequel peuvent être installés des raccordement protégés contre l’immersion (IPX 5 à minima) et qui s’étend à environ 1,20 m autour du receveur et 2,25 m au-dessus ; puis le volume 2 qui représente 0,60 m autour du volume 1 et dans lequel les appareils peuvent être disposés à condition de disposer d’une liaison équipotentielle. Voir à ce propos la norme NF C 15-100.
5 – État des prises, connecteurs et interrupteurs électriques
Il est considéré que tout élément de connexion électrique (prise, interrupteur, conducteur…) endommagé présente un risque immédiat ou à long terme d’électrisation ou tout au moins de mauvais branchement. Il est donc conseillé de vérifier régulièrement que les connecteurs et interrupteurs muraux mais aussi les branchements de lampes, lustres, radiateurs et plafonniers ne sont ni ébréchés ni cassés.
La coupelle ou le cache en plastique qui entourent une prise ou un interrupteur ne sont pas uniquement décoratifs, ils ont également un rôle d’isolant qu’il ne faut pas négliger. Tout élément de prise ou d’interrupteur endommagé doit générer un remplacement. On profite de l’inspection que l’on en fait pour s’assurer que ces dispositifs sont bien fixés au mur et qu’aucun fil électrique n’est apparent.
6 – Protection électrique des fils
Lorsque les fils électriques ont été noyés dans une cloison, ils ont tout d’abord été placés sous gaine isolante. Le diagnostiqueur immobilier n’ira pas percer le mur pour s’assurer de la présence de la gaine mais s’assurera au départ du tableau électrique que la gaine est apparente avant de disparaître dans la paroi.
Par contre lorsque des fils ont été placés postérieurement à la construction, ceux-ci doivent avoir été placés dans des gaines, plinthes ou moulures isolantes avant de courir sur le mur. Il est impératif qu’en tout point du cheminement la plinthe, la moulure ou la gaine soit intacte et qu’aucun fil ne soit apparent.
De même et avant d’encourir une remarque désagréable, il sera indispensable de fixer solidement au mur toute gaine, plinthe ou moulure qui aurait tendance à se décoller et présenterait ainsi à terme un défaut de protection en cas d’arrachement.
A savoir : Chaque année, 80 000 incendies surviennent dont l’origine est électrique et le plus souvent provoqués par l’installation électrique elle-même, notamment, les prises de courant, les fils électriques et le tableau électrique. Source Promotelec
Une fois ces vérifications effectuées, il est temps de contacter le diagnostiqueur immobilier certifié qui viendra effectuer le diagnostic électricité. Si ce dernier est amené à notifier des remarques, il ne peut exiger une mise aux normes actuelles d’une installation ancienne mais doit notifier tout risque de danger grave imminent à la sécurité des occupants. Au cas où des travaux de mise en protection sont requis, le diagnostiqueur immobilier est tenu à une obligation de totale indépendance qui lui interdit de recommander une quelconque enseigne pour effectuer des travaux.
A savoir : Le diagnostiqueur immobilier doit vous avoir fourni un devis pour effectuer le diagnostic électricité dont le prix varie en fonction de l’étendue et de la complexité de l’installation électrique. Le prix d’un diagnostic électrique varie donc entre maison ou appartement, présence ou pas de dépendances, le nombre de pièces et la surface habitable.
Il est important de choisir un diagnostiqueur immobilier certifié titulaire d’une assurance en responsabilité civile professionnelle pour cette activité (attestation remise avant intervention) mais aussi d’obtenir un tarif avantageux comme pour tout diagnostic immobilier dont le prix varie parfois du simple au triple d’où une indispensable comparaison à faire.