Dix ans après son entrée en vigueur en 2006 pour la vente, le DPE (Diagnostic de Performance Energétique) est enfin bien présent dans l’esprit des acheteurs et des vendeurs de biens immobiliers. De nos jours, l’impact de la classe énergie sur le prix de vente d’un bien immobilier se mesure en dizaines de points de pourcentage. L’association DINAMIC créée par les notaires de France a publié une étude sur la ‘valeur verte des logements’ que tout vendeur ou acquéreur d’un bien immobilier devrait connaître pour réaliser la meilleure transaction possible.
Une étude par zones climatiques
La principale caractéristique de cette étude est de mesurer l’impact de la classe énergie en fonction d’habitats standards certes, mais surtout en fonction de la zone climatique. En zone très tendue (Paris, les Yvelines et la plupart des grandes communes d’île de France), la demande est tellement disproportionnée par rapport à l’offre que l’étiquette énergie n’a que peu d’incidence par rapport au prix négocié. 5 % semble être la moyenne du bénéfice d’une ‘bonne ‘ classe énergie (de A à C) par rapport à un piètre résultat (E, F, et même G). Il semble que les acquéreurs soient prêts à acquérir une ‘passoire thermique’ quitte à engager plus tard les frais de rénovation énergétique en se résignant à vivre quelques années dans l’inconfort et avec des factures énergétiques élevées.
En régions, par contre, l’impact de la classe énergie est beaucoup plus sensible aussi bien dans la valorisation d’un bien immobilier économe que dans la dépréciation d’un bien énergivore.
Près de 30% de différence !
C’est le constat notamment en Bretagne où une maison économe (classe énergie A) voit son prix de vente majoré de 10% par rapport à un bien identique classé dans la moyenne (classe D) alors qu’une maison énergivore (classe F ou G) se négociera jusqu’à 16% moins cher qu’une maison identique en classe D ; soit un différentiel de plus du quart du prix (26%).
Avec les aides à la rénovation énergétique, on peut alors se demander pourquoi certains n’hésitent pas à mettre en vente un bien immobilier dont le prix sera fortement négocié à la baisse voire sera invendable sur le secteur en raison de ses mauvaises performances énergétiques. L’urgence et la méconnaissance, sûrement, mais au final une erreur qui fait perdre des milliers d’euros aussi bien aux vendeurs qu’aux mandataires de vente.
Qu’en est-il de l’étiquette sur le taux d’émission de gaz à effet de serre?
Il est à noté également que l’étiquette climat a une influence moindre sur le prix de vente. Contrairement à l’étiquette énergie, elle ne mesure pas la consommation individuelle mais mesure l’émission de gaz à effet de serre. Cette étiquette n’impacte ainsi pas directement le budget du ménage, cela pourrait expliquer cette influence réduite.
Le levier de vente du DPE volontaire
L’outil économique pourtant existe sous la forme du fameux DPE volontaire qui, de plus, ouvre droit au crédit d’impôt.
Pour bénéficier de ce crédit d’impôt de la moitié du prix du diagnostic, il suffit que le DPE ne soit pas effectué en vue de la vente du bien immobilier donc de faire réaliser le DPE dès que l’on est bien installé chez soi. Ne pas attendre une mutation ou un départ en retraite prévu dans quelques années pour faire le bilan énergétique de sa maison peut faire gagner plusieurs milliers d’euros lors de la vente mais aussi faciliter la transaction sur un secteur concurrentiel en proposant un bien immobilier qui se démarque par ses économies d’énergie. (Pour mémoire, la durée de validité d’un DPE est de 10 ans).
En zone ‘non tendue’ tout argument de vente est important. Si le DPE est moins séduisant que le home-staging lors de la première visite d’un bien par d’éventuels acheteurs, c’est au moment du financement du projet qu’il deviendra décisif afin de finaliser une transaction.
Rappel : Sur le bilan du DPE figure l’estimation du montant annuel des factures en énergie que tout nouvel occupant devra acquitter (en plus de ses mensualités de crédit) pour habiter confortablement son logement.