A l’heure du bilan alarmant sur l’extension des infestations par termites et autres insectes xylophages ainsi que sur la prolifération des mérules et autres champignons lignivores ; au moment de l’entrée en vigueur de la nouvelle norme NF P03-200 relative à l’état parasitaire, il est bon de rappeler aux propriétaires de biens immobiliers les bonnes mesures à prendre pour prévenir ces risques. Au cas où la prévention n’a pas suffi, quel est le coût d’un traitement et faut-il l’envisager ?
La progression des infestations
Selon deux infographies présentées par le CTBA+, (termites et mérules) ce sont désormais plus de 3 900 communes qui sont en zone d’infestation par les termites et plus de 2 200 qui sont concernées par le risque de prolifération de mérules.
En 10 années ou moins, les études montrent que l’infestation par termites a atteint 700 communes jusqu’alors épargnées et que pour les mérules ce sont 1 790 communes nouvelles qui ont été identifiées comme infestées par les mérules.
Les risques termites et mérules font partie de l’état parasitaire (diagnostic termites associé à la recherche de mérules) qui est obligatoire avant la vente d’un bien immobilier dès lors que celui-ci est implanté sur une commune où le/les risque(s) ont fait l’objet d’un arrêté préfectoral signalant l’infestation.
Termites : la prévention et les traitements curatifs
La lutte contre le risque termites comprend trois volets dont le premier est préventif puisqu’il s’agit d’obligations pour les constructeurs de traiter les bois et matériaux à base de bois avant leur intégration dans la construction, mais aussi d’appliquer des barrières physiques et/ou physico-chimiques à la construction. Le surcoût de la prévention en matière de temps passé sur le chantier se limite à environ 4 heures de travail supplémentaire pour une construction de 120 m² ce qui est somme toute dérisoire y compris en surcoût de matériaux ramené à l’ensemble de la construction (500 € à 1 000 € environ).
En traitement curatif deux grandes possibilités sont offertes à prix à peu près égal ( 1 500 € à 3 000 €) :
– soit un traitement de 3 à 4 jours environ par barrière chimique,
– soit l’installation de pièges (4 heures pour l’installation, des visites périodiques et un traitement de 6 mois à quelques années).
Mérule : prévention avant tout
Pour ce qui est des mérules et autres champignons lignivores, il faut avant tout faire de la prévention :
– réparation des fuites et infiltrations d’eau,
– assainissement et déshumidification des parties confinées,
– éclairage et luminosité préservés
car les champignons se développent dans des lieux humides, mal ventilés et non assainis.
Le traitement curatif peut entraîner des frais très importants puisque non seulement il faut procéder à des démontages pour déceler les traces de bleuissement, moisissure et prolifération, mais il faut ensuite assainir les sites infestés, installer une ventilation jusqu’alors défaillante puis procéder à la rénovation esthétique.
La nouvelle norme NF P03-200
La norme relative au constat de l’état parasitaire dans les immeubles bâtis et non bâtis et sur les ouvrages qui vient juste d’être éditée au 2 mai 2016 fixe les nouvelles conditions de réalisation e l’état parasitaire afin que la lutte contre la prolifération des mérules et autres champignons et moisissures soit menée de façon optimale. Elle complète dans l’état parasitaire la norme NF P03-201 relative à la détection des termites et autres insectes xylophages et insectes à larves xylophages (capricorne, vrillette, etc.)