C’est le plus souvent lors de la réalisation du diagnostic amiante avant-vente que les propriétaires découvrent ce qu’ils redoutaient depuis longtemps : une couverture de toiture en plaques de fibrociment amianté. S’il ne l’avait pas fait construite eux-mêmes, ils ont acheté jadis un bien immobilier apparemment sain qui se révèle une source d’exposition au risque amiante quelques années plus tard. Cela apparaît alors comme le risque de faire chuter l’attractivité de la maison sur le marché immobilier. La toiture en fibrociment contenant de l’amiante n’est pas un argument de vente certes mais pas non plus un handicap insurmontable ni pour le vendeur ni pour l’acheteur d’un bien immobilier. Ce qu’il est bon de savoir et de faire face à une couverture de toit en fibrociment amianté.
La découverte d’amiante en toiture
Cette découverte d’amiante en toiture se fait le plus souvent juste avant la signature de l’acte de vente lorsque le notaire réclame le dossier de diagnostics techniques avant-vente. Que l’on ait acheté la maison avant l’obligation de diagnostic amiante ou que l’on ait été locataire sans mention de présence d’amiante, on pouvait ignorer que tout ou partie d’une toiture en fibrociment recelait de l’amiante.
Pour mémoire : Le diagnostic amiante avant location ne porte que sur les matériaux de la liste A de l’arrêté du 26 juin 2013 modifiant l’arrêté du 12 décembre 2012 relatif aux critères d’évaluation de l’état de conservation des matériaux et produits de la liste A ; c’est à dire uniquement sur les matériaux friables situés à l’intérieur du logement (flocages, calorifugeages et faux-plafonds).
Mais lors de la réalisation du diagnostic amiante avant-vente qui porte sur bien plus de matériaux (liste B) et même sur ceux situés à l’extérieur du logement, le verdict semble tomber comme une sanction pour le vendeur et un frein pour l’acheteur. Pas de panique à avoir ni pour l’un ni pour l’autre à condition de connaître le niveau de probabilité du risque, les précautions et solutions pour l’écarter.
Face à l’amiante, pas de panique, mais de la conscience
Non, il ne faut pas paniquer parce que la toiture en fibrociment se révèle contenir de l’amiante, mais faire la prise de conscience du risque éventuel et surtout des responsabilités qu’entraîne cette présence du risque.
Le propriétaire d’un bâtiment peut-être tenu responsable des effets secondaires (souvent mortels en cas d’ingestion ou d’inhalation) de la dispersion de fibres d‘amiante aussi bien pour les occupants, les intervenants extérieurs et le voisinage.
Les plaques de toiture en fibrociment posées avant l’interdiction d’emploi de l’amiante peuvent contenir jusqu’à 15 % d’amiante. Or ce type de couverture de toiture a été largement distribué depuis les années 70 jusqu’en 1997 (date de l’interdiction d’usage de l’amiante).
Si une couverture de toiture de maison, de garage, de dépendances ou de hangar est en fibrociment et date de cette époque, il y a de très fortes probabilités que le fibrociment recèle de l’amiante ce que le diagnostiqueur immobilier a le plus souvent confirmé. Le grave problème que posent ces plaques de fibrociment en toiture est dû à leur ancienneté et leur exposition aux éléments. Le soleil, les précipitations mais également les chocs, la végétation et les mousses ont souvent délité ces toitures anciennes et l’amiante qu’elles contiennent peut alors se répandre dans l’air et dans l’eau au fur et à mesure de la dégradation.
A savoir : Outre les cassures et fêlures, des indices du délitement de plaques en fibrociment peuvent être relevés visuellement même par un novice. Des fibres qui apparaissent en bordure de plaque, des écaillements laissant apparaître le cœur plus clair du matériau, des mouchetages et des traînées de fibres doivent alerter sur l’état de conservation de ces matériaux amiantés. Mais attention à ne pas monter sur une toiture en fibrociment sans précaution car le délitement des plaques a pu fragiliser la couverture.
Des solutions à connaître
Tout d’abord, si la toiture en plaques de fibrociment est en bon état, si c’est ce qu’aura confirmé le diagnostiqueur immobilier, il n’est pas indispensable de la démonter. C’est l’état de dégradation des matériaux amiantés qu’aura dressé le diagnostiqueur immobilier qui guidera vers les solutions à mettre en œuvre.
Une toiture amiantée en bon état ne pourra requérir qu’une inspection régulière de son état de dégradation mais il faut savoir qu’à terme, elle sera à traiter ou à démonter. Le traitement par encapsulage consiste à enrober le matériau amianté d’un revêtement étanche qui emprisonnera l’amiante sans possibilité de dissémination dans l’air ni dans l’eau. Pour une toiture amiantée, le traitement devra être effectué sur toutes les surfaces (extérieur et intérieur) ce qui implique le plus souvent un coût supérieur à un retrait mais permet d’écarter un temps (seulement) le risque amiante.
Pour être validé ce traitement devra être réalisé par un professionnel certifié. Le démontage peut être effectué par une entreprise spécialisée qui est alors tenue de confiner les matériaux amiantés durant toutes les opérations de démontage, enlèvement et transport jusqu’en centre spécialisé.
Même si de plus en plus de communes lancent des opérations de dépose d’amiante en déchetterie par les particuliers, il est déconseillé de démonter soi-même une toiture amiantée sous peine d’exposer le voisinage (et soi-même) aux conséquences d’une libération dans l’air de débris et de fibres d’amiante.