In Le guide des aides à la rénovation énergétique

Le 3 février dernier, le Premier ministre a eu recours à l’article 49.3 pour que soit immédiatement adopté le budget 2025, toujours dans un contexte économique complexe, marqué par des défis sociaux et environnementaux. Un soulagement pour les acteurs du bâtiment, durement affectés par la crise immobilière. Parmi les priorités affichées par le gouvernement, le logement occupe une place centrale, avec des mesures visant à faciliter l’accès à la propriété et à encourager la rénovation énergétique. Pourtant, le budget alloué au secteur du logement toujours en souffrance est amputé par rapport à l’année dernière de 1,5 milliard d’euros. On fait le point sur les principales dispositions du budget 2025 en matière de logement, et plus particulièrement l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) à l’ensemble du territoire et la réduction du budget de Ma Prime Rénov’.

Prêt à Taux Zéro : le dispositif s’élargit

L’une des annonces phares du budget 2025 concerne l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) à l’ensemble du territoire français. Ce dispositif, qui permet aux primo-accédants de bénéficier d’un prêt sans intérêt pour financer une partie de l’achat de leur résidence principale, était jusqu’à présent soumis à des conditions géographiques restrictives, les fameuses zones tendues, parmi lesquelles se trouve la Côte d’Azur. Désormais, le PTZ devient accessible aux primo-accédants dans toutes les zones géographiques, y compris dans les zones rurales et les petites communes, où l’accès à la propriété est souvent plus difficile, et concerne autant le parc résidentiel individuel et collectif. Le PTZ élargi devrait également contribuer à la revitalisation du marché immobilier, en facilitant l’accès à la propriété pour les jeunes ménages et les familles. Petit rappel, il est interdit de louer un appartement (et maintenant une maison individuelle) s’il a été financé par un prêt à taux zéro. Ce prêt aidé par l’État est par ailleurs exonéré de frais de dossier et de frais d’expertise. L’entrée en vigueur de ce PTZ plus accessible est fixée aux alentours du mois d’avril, soit deux mois environ après l’adoption du budget.

Ma Prime Rénov’ : coup de rabot pour le budget de l’aide phare de l’Anah

En parallèle, le budget de Ma Prime Rénov, dispositif phare de soutien à la rénovation énergétique des logements, connaît une petite baisse pour 2025. Ce budget est équivalent à 2.3 milliards d’euros pour l’année en cours, contre 3.29 milliards alloués au cours de l’année 2024. Pas de disparition donc de l’aide Ma Prime Rénov’, qui se décline aussi pour les copropriétés, mais une baisse de son enveloppe qui suscite une petite inquiétude parmi les acteurs du secteur, avec la crainte que cette diminution ne compromette les efforts de transition énergétique engagés par le gouvernement. À noter, la rénovation par gestes reste toujours d’actualité. Isolation, remplacement de chaudières et de chauffe-eaux anciens, installations d’équipements fonctionnant aux énergies renouvelables, Ma Prime Rénov’ peut être couplée à l’éco-PTZ, aux CEE mais aussi aux aides locales. La baisse du budget pour 2025 va-t-elle entraîner une réduction du nombre de dossiers soutenus, limitant ainsi l’impact de cette politique sur la transition énergétique ? Le secteur du logement n’est pas le seul à voir son budget diminuer : le ministère de l’Écologie noterait une baisse de 2.6 milliards, et celui du Travail de 3.1 milliards.

Qu’en est-il du logement social ?

La ministre du Logement Valérie Létard, accompagnée d’Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, a signé ce 7 février la feuille de route du logement social pour l’année 2025. Selon la ministre, 100.000 nouveaux logements sociaux devraient voir le jour, et 130.000 chantiers de rénovation ouverts au cours de cette année 2025. Pour rappel, les bailleurs sociaux sont eux aussi contraints de présenter un DPE et sont également soumis à l’obligation de justifier d’une performance énergétique minimale avant une nouvelle mise en location, à l’instar du parc privé :

  • Exclusion des classes DPE G depuis ce 1er janvier 2025,
  • Exclusion des classes DPE F à partir du 1er janvier 2028,
  • Et enfin exclusion des classes DPE E dès le 1er janvier 2034.

La chasse aux passoires thermiques du parc résidentiel, privé ou social, est l’une des mesures de la loi Climat et résilience.

L’adoption du budget 2025, qui met fin à un certain flou politique pesant, est une étape importante. Ce budget, bien que raboté, va permettre, dans les mois à venir, de trouver un équilibre entre l’accès à la propriété et la nécessité de rénover le parc immobilier existant. Le succès des politiques publiques en matière de logement dépendra de la capacité du gouvernement à répondre aux besoins des Français tout en respectant les objectifs environnementaux, dont celui de la décarbonation prévue pour 2050. À voir si les propriétaires se lancent, ou pas, dans leurs travaux de rénovation énergétique, obligatoire dans le cas des passoires thermiques louées, mais coûteuse.

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