Nous en avions déjà traité dans ce précédent article sur la Qualité de l’Air Intérieur (QAI), le Code de la Santé a déjà été modifiée en incluant un article sur la qualité de l’air ; mais c’est dans la loi relative à la transition énergétique qu’il faut voir la nouvelle avancée vers un diagnostic radon obligatoire pour les bailleurs et vendeurs. Dans la section 6 de cette loi, section portant sur la sûreté nucléaire et l’information du citoyen, est demandée ‘la participation active des citoyens’ face au risque présenté par ce gaz radioactif qu’est le radon. Qui dit participation active, dit recherche et détection du radon, puis information et lutte éventuelle ; donc on se rapproche pour le radon des principes appliqués à l’amiante et au plomb, c’est-à-dire l’extension au particulier de l’obligation du diagnostic radon déjà appliquée aux ERP.
Le risque radon
Pour mémoire, le radon est ce gaz radioactif issu de la dégradation naturelle de certaines roches. Les particules radioactives du radon émises par le sol sont transportées dans l’air et dans l’eau et sont inhalées ou ingérées par les personnes ce qui leur provoque au fil du temps une dangereuse accumulation de particules radioactives dans l’organisme.
En pénétrant au travers du sol dans l’air intérieur des maisons ou en cheminant dans l’eau de cuisson et de boisson, le radon vient menacer notre santé au cœur même de nos habitations, là où l’on se sent le mieux protégé et là où l’on passe le plus de temps.
Depuis 1987, le radon est classé comme cancérigène ; et l’on considère que le radon est la deuxième cause de cancer du poumon chez l’homme, juste après le tabac mais bien devant l’amiante !
Les obligations actuelles de diagnostic radon
Loin d’être négligeable donc, et loin d’être négligé, le diagnostic radon est déjà obligatoire dans certains secteurs.
Comme le diagnostic radon est déjà obligatoire pour les Etablissements Recevant du Public (ERP) à séjour prolongé (établissements d’enseignement, bâtiments d’internat, établissements sanitaires et sociaux disposant d’une capacité d’hébergement, établissements thermaux et établissements pénitentiaires) lorsque ceux-ci sont implantés dans un département à risque, nul doute que ce même diagnostic radon ne devienne bientôt obligatoire dans les habitations lorsque celles-ci sont situées en zones à risque. (Voir la liste des départements à risque)
Avant le diagnostic, l’estimation et la mesure du taux de radon
Même sans diagnostic radon, chacun peut d’ores et déjà estimer puis mesurer le taux de radon dans son habitat ou ses locaux d’entreprise.
Estimer le taux de radon :
- D’abord, la zone géographique dans laquelle est implanté le bien immobilier est un indice. En fonction de la géologie (présence de grès et de schistes) le taux de radon émis par le sol est plus ou moins important. A cet égard, l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) a édité une carte avec une recherche par commune grâce à laquelle on peut estimer son taux d’exposition au risque radon.
- Ensuite, le type de construction permet de savoir à quel point on est susceptible d’être fortement exposé à une forte concentration de radon dans l’air intérieur. Parce qu’il remonte du sous-sol, le radon va stagner plus facilement dans les souplex, les caves et les vides sanitaires où sa concentration sera maximale.
- Puis, les habitudes de vie des occupants définissent la fréquence à laquelle l’air intérieur, éventuellement saturé de radon, est renouvelé afin que le radon remontant du sous-sol s’évacue à l’extérieur de l’habitat.
La mesure du taux de radon :
La mesure du taux de radon dans l’air intérieur peut se faire par soi-même ou en faisant appel à un organisme agréé.
Pour mesurer soi-même le taux de radon, il suffit de se procurer un dosimètre et de l’utiliser selon les consignes du fabricant.
Les organismes agréés pour mesurer le niveau de concentration en radon sont regroupés au sein d’une liste publiée par l’IRSN.
Le diagnostic radon est le plus souvent inclus dans le diagnostic Qualité de l’Air Intérieur (QAI) proposé par de nombreux diagnostiqueurs immobiliers.