Le gouvernement français va initier prochainement un débat sur la transition énergétique. L’objectif affiché est triple. Il se propose dans un premier temps de définir les voies pour parvenir à une réduction conséquente de la consommation en énergie. Dans un second temps il faudra s’atteler à abaisser l’apport du nucléaire dans la production d’énergie. Il faudra en dernier lieu accroître la contribution des énergies renouvelables.
Des objectifs réalistes
L’horizon 2030 se présente comme une charnière vers l’atteinte des objectifs 2050, suivant le document de prospective énergétique avancé par l’agence de développement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Ainsi, une réduction de la consommation globale d’énergie de l’ordre de 20 % est possible en 2050. Le secteur des transports sera le plus caractéristique avec une baisse de 65 % de sa consommation, suivi du bâtiment qui comptabilise une diminution de 50 %
par rapport à 2010. La contribution du nucléaire dans la production électrique figure également parmi les objectifs à atteindre. Elle passerait de 50 % à l’horizon 2025 contre 75 % actuellement. Selon les projections de cette agence, les énergies renouvelables prendraient peu à peu la place de l’énergie fossile dans la production globale française. De cette façon, le « Facteur 4 » sera atteint en 2050. Concrètement, cela signifie que les émissions de gaz à effet de serre seront divisées par quatre, comparées à celles de 1990.
Les moyens pour les atteindre
Concernant les transports, l’Ademe table sur une diminution du parc automobile français ainsi qu’une modification de sa composition. Ainsi, il n’y aurait plus que 22 millions de véhicules en 2050 contre 35 millions actuellement. De même, le parc serait partagé en parts égales entre voitures électriques, voitures hybrides rechargeables et celles dites « thermiques ». D’un autre côté, les Français seront de moins en moins mobiles. Le vieillissement de la population, l’accroissement de la part du télétravail et une urbanisation plus pratique en seront les principales causes . Enfin, le covoiturage, l’autopartage ainsi que le vélo en ville et les transports en commun sont des solutions qui sont déjà utilisées et gagnent à être généralisés.
Quant aux habitations, elles représentent aujourd’hui 40 % de la consommation d’énergie en France. L’Ademe propose de construire 350 000 logements à consommation modérée et de procéder annuellement à la rénovation thermique de 500 000 résidences. L’utilisation d’équipements efficients comme les chauffe-eau thermodynamiques ou les pompes à chaleur ainsi que de systèmes d’isolation plus efficaces est également préconisée. Enfin, une agriculture qui respecte mieux l’environnement apporterait une amélioration dans la consommation générale. Toutes ces mesures permettraient de diminuer de 74 % les émissions de gaz à effet de serre de la France entre 1990 et 2050.