Le secteur du Logement a enfin son ministère ! Ce ministère indépendant du Logement et Rénovation urbaine, très attendu, est sous la coupelle d’une députée (Valérie Létard), qui, sans parler politique, devrait bien connaître le sujet puisqu’elle a été chargée de missions relatives à la Ville et au Logement, et a participé à l’élaboration de la loi Climat et résilience, la loi 3DS, ainsi que du dispositif ZAN. Le dispositif Zéro Artificialisation Nette est l’un des objectifs de l’État pour 2050. Il s’agit d’une mesure dont le but est de réguler les constructions en périphérie urbaine, ces zones se trouvant plébiscitées par les ménages qui n’ont pas les moyens d’acheter ou de louer en cœur de villes. Or, construire des logements signifie construire des infrastructures, de loisirs, de transports, services et santé, et participer au réchauffement climatique tout en renforçant le risque inondations par ruissèlement et la pollution des sols, tout ceci fortement néfaste pour la biodiversité. Toutefois, les financements du ZAN sont un réel problème, et les procédures ainsi que le calendrier d’application semblent difficiles à respecter par les institutions locales. Ancienne sénatrice et secrétaire d’État en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le Climat, ayant siégé au conseil d’administration de l’ANRU et à l’ANAH, la nouvelle ministre devrait renforcer l’engagement du gouvernement en faveur de la transition énergétique du bâti. Mais encore faut-il que le budget dédié au Logement, et notamment pour la création de logements sociaux, dont l’offre est nettement insuffisante, soit cohérent.
Congrès HLM 2024 : un premier rendez-vous pour la nouvelle ministre
C’est à Montpellier que se tient cette année le 84ème Congrès du mouvement HLM. La relance de la construction du parc social ne sera pas le seul sujet abordé. La rénovation énergétique de ce parc social sera aussi au cœur des sujets : on estime que 16 % des logements sociaux ont une étiquette DPE entre E et G. Or, la rénovation énergétique est indispensable mais coûte cher. Pour rappel, dès le 1er janvier prochain, les logements notés G par leur DPE doivent disparaître du marché locatif, suivis en 2028 par les étiquettes F. Un logement noté G par son diagnostic de performance énergétique consomme annuellement plus de 420 kWh.m², et un logement noté F plus de 330 kWh.m². En 2034, cette interdiction de location devrait s’étendre aux logements notés E, soit consommant plus de 250 kWh.m² par an d’énergie.