In Diagnostic DPE

Si pendant un temps ce fut l’intérêt financier qui incitait les propriétaires à équiper leur toiture de panneaux photovoltaïques, les temps ont changé. Bien que le rendement financier de tels dispositifs de production d’électricité domestique ait baissé, leur intérêt est relancé par la sécurisation d’une source d’énergie électrique que notre producteur national peine à assurer. Notre défaut de production d’électricité amène l’opérateur à envisager sans vergogne de procéder à des délestages ainsi qu’à des achats coûteux d’énergie à l’étranger alors qu’en ces périodes de confinement nous n’avons jamais aussi peu consommé. L’électricité, qui fournit le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, devient peu à peu un produit de luxe dont les hausses répétées plongent de plus en plus de personnes dans la précarité énergétique. Il y aura t’il longtemps encore de l’électricité pour tous ? Pourra t’on longtemps encore se payer cette électricité et du chauffage ? Pas sûr, à moins de la produire soi-même…

Consommer moins mais produire encore moins !

Depuis 2010 nous consommons chaque année de moins en moins d’électricité en France. C’est ainsi qu’en 2019, notre consommation en électricité a atteint son plus bas niveau depuis 10 ans.

Malgré ces baisses régulières de consommation d’électricité, notre fournisseur national semble ne plus être en mesure de produire le peu de courant dont nous avons besoin en ces périodes de confinement alors que nous en consommons encore moins qu’avant les épisodes du covid.

Pour mémoire : Une analyse par RTE a mis en évidence une diminution importante de la consommation d’électricité au cours du premier semestre 2020; et que durant l’été et lors des débuts du deuxième confinement, la consommation d’électricité est demeurée en retrait d’environ 3 à 4 points par rapport à une année normale (soit environ 5%). Source Vie-publique.fr

Toujours malgré ces baisses de consommation, RTE redoutant une panne généralisée, réclame que les abonnés diminuent leur consommation d’électricité avant de les menacer de coupures localisées temporaires ou ‘délestages’.

Et pourquoi n’aurions nous pas suffisamment d’électricité pour alimenter tous les logements en permanence sans coupure alors que la plupart des établissements industriels, tertiaires, culturels, d’enseignement etc. sont à l’arrêt (sans chauffage, ni éclairage ou rafraîchissement) ? Parce que, en cet hiver 2021, EDF justifie un manque de production d’électricité en raison du décalage d’opérations de maintenance à cause du covid. L’an dernier durant l’hiver 2019-2020 on constatait déjà un même défaut de production bien qu’on ne pouvait alors invoquer la cause covid….

Alors, il faut se rendre à l’évidence, nous manquons d’électricité y compris en ce moment (janvier 2021) lorsque toute notre économie est au ralenti et la plupart de nos infrastructures en sommeil ou à l’arrêt. Si demain, toutes nos usines, nos bureaux, cafés, restaurants, salles de spectacle, universités, aéroports, etc. devaient reprendre leurs activités il n’y aurait assurément pas du courant pour tous, tout le temps.

A savoir : Coluche plaisantait sur les technocrates « tu leur donnes le Sahara, dans six mois, il faut qu’ils achètent le sable ailleurs », mais pour l’électricité c’est pareil. La France qui a une capacité de production de 130 GW (gigawatts) largement supérieure à sa consommation doit acheter de l’électricité à l’étranger ou procéder à des coupures et délestages…

 

Un système dépassé

Il faut se rendre à l’évidence, le groupement sensé assurer la production, le transport et la distribution de l’énergie dont l’État est le principal actionnaire est dépassé.

Malgré les projets d’économies (plan mimosa) et de restructuration (projet Hercule), ce système est en défaut n’arrivant pas à assurer sa mission celle d’indépendance énergétique de la France tout au moins en électricité. Malgré des dettes faramineuses dont les surcoûts, retards, pénalités, indemnisations des EPR (Flamanville, Okiluoto…), le groupe offre toujours à ses agents, et agents retraités la gratuite de leur abonnement électrique ainsi que 90 % de réduction sur le montant de leurs consommations en électricité aussi bien en résidence principale que secondaire faisant ainsi l’impasse sur près de 300 millions d’euros de recette ! (sans compter bien sûr le montant des taxes dont la TVA qui y serait associé et que l’État ne perçoit pas)  Source Le Parisien

A savoir : Le budget du chantier de grand carénage des centrales nucléaires françaises vient déjà d’augmenter de 4 milliards d’euros en 2 ans (2018-2020) passant de 45M€ à plus de 49M€. S’il est à l’image des chantiers des EPR en France et en Finlande, ce dépassement serait loin d’être le dernier et peut-être pas le plus élevé…

 

Alors que l’État (nous) doit faire face à la hausse démesurée de notre dette en raison de l’impact financier des mesures en temps de covid, il doit payer les amendes, pénalités, surcoûts et retards du groupe qui produit, achemine et distribue l’électricité. Cette situation intolérable devra forcément aboutir à une hausse importante du tarif de l’électricité dont les précédentes (et récurrentes) n’auront été que des prémices. Demain l’électricité sera hors de prix et il faut s’y préparer maintenant.

 

Produire ou coproduire son électricité

Il n’y a plus trop de question à se poser de nos jours. Une production d’électricité domestique est désormais une sage prudence, même si le diagnostiqueur immobilier ayant conduit le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) d’un logement ne l’a pas toujours prescrit dans les recommandations qu’il est tenu de faire.

Bien évidemment, tout logement ne dispose pas de fait de la surface nécessaire de toiture pour y installer des panneaux photovoltaïques, mais quand il en dispose il est désormais quasiment indispensable de s’équiper d’une alimentation électrique autonome, indépendante du réseau soumis à fortes hausses de tarif et à coupures de délestage probables. C’est peut-être surtout pour pallier ce défaut de distribution pérenne d’électricité et pour favoriser la pose de panneaux solaires photovoltaïques qu’un projet d’ordonnance vise à étendre l’autoconsommation collective et les communautés d’énergie. Source Construction21

Alors qu’il sera bientôt interdit de poser ou d’employer du chauffage au fioul ou au gaz, il ne restera que le bois, la biomasse ou l’électricité pour se chauffer dans nos logements. Mais quand bien même on posera davantage de PAC (pompes à chaleur) plutôt que de convecteurs électriques, ces PAC réclament pour fonctionner une alimentation électrique que notre fournisseur ne pourra peut-être plus délivrer à tous et tout le temps. De là, poser des équipements de chauffage et de production d’ECS économes en énergie c’est bien, mais leur assurer en plus une alimentation électrique pérenne c’est encore mieux.   

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