Facile d’emploi, le chauffage au fioul s’est bien répandu dans les villages et les campagnes parce qu’une simple cuve aérienne permettait de stocker un combustible liquide. Peu onéreuse tout du moins à l’achat et à la pose, la chaudière au fioul a eu ses beaux jours jusqu’au premier choc pétrolier des années 70. Confortable parce que lié à un réseau de chauffage central, ce type de chauffage au fuel domestique a souvent été rénové plutôt que remplacé par un nouveau système souvent plus coûteux à mettre en place. Mais, le chauffage au fioul a vécu et son arrêt de mort dans la décennie vient d’être décrété à nouveau par le ministre de la transition écologique et solidaire. Parce que les nouveaux systèmes plus écologiques et plus performants sont aussi plus chers, il vient d’être lancé une grande campagne d’aide à la modernisation dont le slogan alléchant est celui de la chaudière à 1 €. Qu’en est-il de cette chaudière à 1€ ? Pour qui et comment ?
Remplacer le fioul par le gaz ?
C’est tout d’abord pour des raisons écologiques qu’il faudrait arrêter tous les systèmes de production de chaleur utilisant des énergies fossiles, mais d’abord il faut commencer par la source d’énergie la plus polluante. Ensuite, pour des raisons économiques multiples, le fioul n’est plus du tout un produit accessible que ce soit sur les marchés internationaux (pour lesquels il faut sortir des devises) que pour les ménages qui ont vu les prix du fioul s’envoler régulièrement. Par rapport au gaz naturel dont l’essentiel de nos importations vient par gazoduc d’Europe (donc de l’Espace Économique Européen) , le fioul est issu du pétrole que l’on fait venir de bien plus loin (hors UE), le plus souvent par bateau ce qui nécessite du transport (polluant) et des infrastructures (onéreuses).
L’alternative directe au chauffage au fioul est celle du chauffage au gaz parce qu’on ne change pas trop les systèmes de production de chaleur (combustion d’un carburant) ni de répartition de cette chaleur (fluide caloporteur). Parce que le gaz est relativement facile et pas trop polluant à faire venir ni à stocker et qu’il n’est pas encore trop cher à l’achat ni sur le marché mondial, ni chez le distributeur (pour le moment).
Si le chauffage au gaz semble être la solution de remplacement du fioul la plus simple et celle dont l’investissement est le moins élevé, elle n’est pas la seule. D’autres sources de chauffage et de production d’ECS (Eau Chaude Sanitaire) bien plus écologiques se présentent pour qui veut faire des économies de chauffage et préserver l’environnement.
A savoir : Si l’on parle beaucoup de la chaudière au gaz haute performance et à condensation, on attend beaucoup de la toute nouvelle technologie de micro-cogénération dans laquelle la chaudière au gaz produit le chauffage, l’ECS et l’électricité. Une solution à envisager qui pourrait devenir celle de nombreuses maisons à énergie positive (Bepos), ce qui sera la règle en construction neuve au plus tard en 2020 .
Les solutions de chauffage en énergies renouvelables
Quitte à investir dans une solution de chauffage et de production d’ECS en remplacement du gaz, pourquoi rester dans l’énergie d’origine fossile onéreuse, polluante et forcément à durée limitée quand les énergies renouvelables sont illimitées et (presque) gratuites ?
Parmi ces sources de calories renouvelables on distingue encore celles qui utilisent un moyen de combustion et celles qui s’en passent totalement.
A savoir : Pour mémoire, tout dispositif intérieur de production de chaleur par combustion oblige à maintenir en bon état les aérations obligatoires (haute et basse) de dissipation des gaz. Lors du diagnostic gaz ce contrôle est obligatoirement effectué par le diagnostiqueur immobilier. En cas d’absence ou de comblement de ces ouvertures il peut être interdit de réalimenter en gaz un logement.
Les sources de calories issues de la combustion se trouvent dans la biomasse (bois, granulés ou pellets, méthane issu de déchets organiques….), leur inconvénient majeur réside dans la nécessité d’approvisionnement et de stockage du combustible, puis celui des rejets dans l’air (extérieur et intérieur) que toute combustion produit (particules fines, oxyde et monoxyde de carbone, humidité…). Les sources de calories qui n’emploient pas la combustion sont celles que l’on trouve dans l’air (pompe à chaleur air/eau et ballon thermodynamique) dans la terre et dans l’eau (géothermie, pompe à chaleur eau/eau). Si toutes ces solutions sont d’ores et déjà éligibles à de nombreuses aides et primes (CITE, Eco-PTZ, ANAH, aides régionales et départementales, CEE…), la plupart entrent déjà dans le programme ‘chaudière à 1€’ qui vient d’être lancé.
Comment profiter du programme de chaudière à 1€ ?
C’est en cumulant les aides à la transition énergétique et notamment par la biais des CEE (Certificats d’Économie d’Énergie) qu’il est déjà possible pour de nombreux ménages de financer pour 1€ le remplacement de leur ancienne chaudière au fioul. Bien sûr, en fonction des revenus du foyer, certains ménages auront un ‘reste à charge’ (montant de travaux à financer de leur poche), mais pour de nombreux foyers ce reste à charge sera totalement amorti en un an seulement pour certains et en quelques années pour d’autres grâce aux économies d’énergie réalisées.
Comme il est basé sur le dispositif des CEE, ce sont principalement les fournisseurs d’énergie qui proposent la chaudière à 1€ (EDF, Effy, Engie, Total….). Il suffit donc de les contacter (et de faire jouer la concurrence) pour obtenir une proposition qui sera forcément basée sur les caractéristiques du logement et du type de chauffage actuel donc sur le bilan du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). L’urgence est donc de faire réaliser le DPE (si vous ne l’avez pas encore) et d’obtenir les préconisations d’amélioration de la performance thermique de la part du diagnostiqueur immobilier. Rappelons qu’en tant que diagnostiqueur immobilier certifié, ce dernier est totalement indépendant de toute entreprise qu’il s’agisse d’une entreprise de travaux ou de fourniture d’énergie.
A savoir : Via le dispositif de CEE, les fournisseurs d’énergie ont obligation de cumuler une certaine quantité d’énergie économisée chaque année. S’ils n’atteignent pas les objectifs qui leurs sont assignés, ils encourent une forte pénalité financière, donc ils ont intérêt à acheter des économies d’énergie aux particuliers plutôt que de payer une amende. Négociez donc vos kWh !
