Les second rôles sont aussi importants que les premiers mais moins visibles pour le grand public qui doit faire appel à un diagnostiqueur immobilier. Pourtant, même s’ils ne sont pas sur le devant de la scène et au contact du donneur d’ordre, comme l’est le diagnostiqueur, ils ont un rôle primordial dans la possibilité d’exécution des diagnostics immobiliers. Fournisseurs de matériel et d’équipement, de logiciels et de secrétariat, assureurs, laboratoires et bien sûr organismes de formation et de certification. Des acteurs indispensables du diagnostic immobilier qui ont eux aussi un coût à intégrer dans le prix des diagnostics.
Avant même d’être diagnostiqueur
En plus des pré-requis importants pour accéder à la profession de diagnostiqueur immobilier, le postulant est tenu de suivre des formations afin de pouvoir accéder à des certifications. Ces formations ont un coût d’autant plus qu’elles sont multiples pour pouvoir exercer dans les nombreux domaines du diagnostic immobilier : termites, plomb, amiante, DPE pour les principales mais aussi ERP, accessibilité handicapés , mesurages, diagnostics gaz et électricité, etc.
Non seulement ces formations sont nombreuses mais de plus, certaines sont à deux niveaux ; c’est le cas pour celles qui ouvrent à des mentions pour effectuer un diagnostic immobilier dans des locaux tertiaires (ateliers, usines, magasins…). Une fois ces formations effectuées, le futur diagnostiqueur ne pourra se déclarer comme tel qu’après avoir réussi aux épreuves de certification, examens qui ont également un coût non négligeable.
Une fois reconnu comme diagnostiqueur immobilier certifié, il lui faudra encore prévoir d’investir régulièrement dans d’autres formations afin de renouveler tous les 5 à 7 ans ses certifications. Au final c’est beaucoup d’argent et de temps à investir juste pour pouvoir créer son cabinet de diagnostics immobiliers, rejoindre un réseau ou acheter (encore acheter !) une franchise.
Une fois certifié diagnostiqueur immobilier
A moins d’exercer la profession en tant que salarié dans un cabinet existant, le frais émoulu diagnostiqueur immobilier pourra soit acheter une franchise, soit monter son cabinet indépendant. Dans les deux cas, il lui faudra (beaucoup) investir dans l’éventuelle franchise mais aussi dans des locaux, du matériel et des équipements.
Sans se pencher sur le coût des locaux et de l’indispensable véhicule (protégé), les outils du diagnostiqueur sont très onéreux pour certains et notamment les détecteurs de plomb et d’amiante.
Pour mémoire le détecteur de plomb est un appareil à fluorescence par rayons X qui embarque donc une source radioactive. Cette source radioactive exige des précautions et des équipements de stockage et de sécurisation afin de ne pas tomber entre toutes les mains.
Outre les détecteurs et analyseurs, il lui faut en plus acquérir du matériel divers dont le logiciel obligatoire pour le DPE et la porte soufflante pour l’infiltrométrie ainsi que des EPI (Équipement de Protection Individuelle). Encore une belle addition pour seulement obtenir les outils nécessaires à l’activité.
Pas encore prêt à exercer?
S’il a tout cela, y compris un site internet, les logiciels indispensables à la prise de rendez-vous et à la gestion-facturation de ses clients et de suivi des bilans, le diagnostiqueur immobilier est obligé de souscrire à une assurance en responsabilité civile professionnelle sans laquelle il n’a pas le droit d’exercer.
Or, le prix des assurances pro en diagnostics immobiliers n’a pas cessé d’augmenter et risque encore d’augmenter avec l’opposabilité du DPE (au 1er janvier 2020). Rappelons qu’en cas d’erreur dans un diagnostic immobilier, le professionnel via son assurance, devra rembourser des sommes importantes voire l’annulation d’une vente ou des indemnités de préjudice… Donc des polices d’assurance en rapport avec les montants en jeu.
Mais ce n’est pas tout puisque si le diagnostiqueur immobilier est dorénavant prêt à exercer, d’autres frais viennent se greffer encore et notamment celui des analyses en laboratoire de prélèvements d’amiante. Au vu de l’urgence et de la quantité d’échantillons à analyser, les laboratoires d’analyse ne sont pas prêts de diminuer leurs tarifs, ce qui représente encore un coût lors du diagnostic amiante.
En conclusion, si le grand public se focalise sur le prix final d’un bouquet de diagnostics immobiliers obligatoires avant-vente ou avant location, chaque donneur d’ordre devrait prendre en compte ces paramètres avant de fustiger éventuellement les diagnostiqueurs immobiliers. Et encore, on ne traite pas encore des charges et impôts qui viendront en sus se greffer sur les revenus d’un diagnostiqueur immobilier. Comparer les prix des diagnostics c’est bien, certes mais en les comprenant un peu mieux…