Monument emblématique s’il en est, la Tour de Montparnasse n’a pas encore fini de faire couler l’encre avec cette histoire de contamination à l’amiante. La justice vient d’être saisie de l’affaire et a instruit une information judiciaire.
Deux juges pour enquêter sur l’affaire
Deux juges spécialisés dans la santé publique viennent d’être mandatés par la justice pour mener une enquête sur l’affaire de contamination aux fibres nocives à la Tour Montparnasse. Les hommes de loi chargés de mener cette information judiciaire ouverte le 4 octobre 2013 se pencheront particulièrement sur les dépassements de taux de concentration de molécules cancérigènes dans cet édifice qui attire chaque année près d’un million de touristes et où siègent moult grandes entreprises. Les enquêteurs ont donc pour mission de déterminer si oui ou non les deux syndicats copropriétaires du site sont en infraction par rapport à la santé publique et vis-à-vis du code de travail.
Le reproche fait aux gestionnaires de la Tour est une mise en danger de la vie d’autrui. La préfecture de Paris avait en effet dénoncé en août dernier 72 cas de dépassement du seuil autorisé fixé à cinq fibres/litre d’air ; ces irrégularités itératives ont été relevées entre 2006 et 2009. La commune a même évoqué un pic ahurissant de 98 fibres/litres en novembre 2009. Les techniciens de la
préfecture ont révélé qu’indépendamment des points jugés les plus névralgiques, la contamination s’est également étendue aux zones publiques du centre commercial situé dans la Tour Montparnasse.
Quel sort attend l’édifice touristique ?
Les travaux des enquêteurs permettront de mettre au clair cette affaire qui met à mal l’image de cet édifice historique parisien. Le sort de ce monument historique dépendra également de la conclusion de cette instruction judiciaire. Les habitants de la capitale se demandent si la Tour restera fréquentable ou si celle-ci sera fermée aux publics. En effet, si les taux excessifs dénoncés par la mairie s’avèrent fondés, les Parisiens risqueront de ne plus pouvoir compter sur la Tour Montparnasse.
Sans attendre l’ouverture d’une enquête de la justice, les entreprises qui avaient leurs bureaux dans ce gratte-ciel du quinzième arrondissement ont déjà procédé au mois de juin dernier à l’évacuation de leur personnel. C’est le cas de la firme Amundi qui a dû déplacer 300 salariés à cause des travaux de désamiantage courant juin au profit des Yvelines, ils n’avaient toujours pas réintégré les locaux début septembre 2013. La direction de la compagnie CNP Assurances a également décidé de déménager momentanément pour préserver la santé de ses cadres.
Un désamiantage qui s’éternise
Cette enquête judiciaire aurait toutefois pu être évitée si les projets de désamiantage de ce site s’étaient déroulés comme prévu. La désinfection de la Tour Montparnasse — dont le coût estimatif se situe à 250 millions d’euros – aurait dû commencer il y a de cela quinze ans et les travaux devraient être achevés d’ici quatre ans, mais il semble que, faute de moyens, les syndicats des propriétaires n’aient pas accepté de rompre les baux des locataires.
Le désamiantage de l’édifice parisien semble s’éterniser alors que des milliers de travailleurs continuent de fréquenter les bureaux installés dans les cinquante étages de la Tour. Ces personnes sont passivement exposées à une contamination aux fibres d’amiante. Les travailleurs conscients du danger qui les guette ont saisi le conseil des Prud’hommes pour faire-part de leur préjudice d’anxiété.
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Il est étonnant que des traces d’amiantes soient encore présentes dans la tour montparnasse… quand on sait en plus les mesures de sécurité mise en place pour éradiquer ce matériau des constructions